Cet été j'ai eu la chance de passer quelques jours de vacances aux USA. C'était vraiment formidable ce séjour en Floride, et comme toujours quand je suis à l'étranger je tache de gouter le plus possible à la vie locale en essayant de vivre (un peu) le quotidien des Américains, pas de recherche stupide par exemple de produits ou de restaurants Français, ce qui me semble être le comble du mauvais gout.
Pour la nourriture par exemple pas de problèmes, je vous parlerai à l'occasion de cet aspect dans un autre billet, mais j'ai aussi regardé la télévision et bien entendu uniquement des chaines américaines, de toutes façon il n'y avait que ça sur le bouquet satellite de la maison.
On ne s'en rends pas bien compte, mais c'est fou ce que la télévision donne comme informations sur les gens qui la regardent, et là je dois vous avouer j'ai été complètement bluffé.
Un robinet à publicités
Première chose qui frappe le Français que je suis : la télé américaine est un énorme robinet à publicités, il y en a tout le temps, partout, et elle est aussi nulle que celle que nous connaissons en France, j'ai juste remarqué qu'il y en a plus pour les produits alimentaires et les restaurants mais je n'en suis pas vraiment sur.
Quand je dis tout le temps, c'est vraiment tout le temps : un programme commence, il y a 7 minutes "normales", puis 4 minutes de publicité, 7 minutes "normales" à nouveau, 4 minutes de pub supplémentaires et ainsi de suite.
La durée d'émission normale contre durée de pub varie selon le type d'émission, pour voir un vieil épisode de "Dr House" par exemple, il a fallut se taper 5 coupures de pub ! Pour les films c'est plus subtil : ça commence par 30 minutes du film (pour vous accrocher surement) ensuite coupure pub, et après ça les coupures sont de plus en plus rapprochées quand on approche de la fin. On a re-regardé "La grande évasion" et la fin est coupée toutes les 4 minutes !
Évidemment tout ceci pousse au zapping, mais on dirait que les chaines s'entendent entre elles (ou alors je suis devenu parano) et quand vous zappez, vous ne trouvez que des pubs sur les autres chaines.
En fait c'est complètement abrutissant, il est pratiquement impossible de suivre une émission ou un film, impossible de s'immerger dedans comme on le fait pour une bonne émission ou un bon film.
C'est sans doute une question d'habitude, mais en même temps j'ai l'impression que ça rends un peu gaga, suivre une émission demande un vrai entrain ou un vrai effort pour un adulte, alors j'imagine avec peine ce que ça donne pour des enfants qui sont soumis à ce matraquage.
Mais bien sur ce ne sont là que les impressions d'un étranger, peut-être que les américains eux trouvent ça normal, et n'y font plus attention ?
Un puritanisme sélectif
Autre spécificité de la télé américaine, le puritanisme : il est absolument interdit de prononcer le mot "fuck" ou "fucking" dans une émission.
Problème comme il y a beaucoup de télé-réalité dans les programmes, c'est un mot qui revient très souvent dans la bouche des candidats. Pour éviter ça, il y a un bip qui couvre le mot en question, et en plus la bouche de l'intéressé(e) est floutée pendant 2 secondes, ce qui est très surprenant la première fois que vous voyez ça. En même temps c'est le bal des faux-culs, tout le monde sait bien ce que ça veux dire quand il y a le bip, mais la "morale" est sauve.
Mais ce délire les amènent quand même, dans un film culte comme "Scarface", a effacer de la bande son les mêmes mots quand ils sont prononcés par Al Pacino. Al Pacino ! Scarface !! Un film Américain !!! Ils sont fous...
Ce puritanisme s'applique bien sur aussi à la nudité, donc si dans un film on voit une femme de face topless, ses seins sont floutés. De la même manière on ne verra jamais une mère donnant le sein à son bébé, trop "choquant".
Alors bien sur on pourrait se dire, oui bon ben c'est comme ça, ils sont sensibles et il faut protéger les jeunes d'images ou de mots trop choquants. Mouais... je pensais ça jusqu'à ce que je tombe sur un téléfilm retraçant la vie de
Ted Bundy un célèbre tueur en série. Dans ce téléfilm, accrochez vous, on voit Bundy rentrer dans la chambre de 2 étudiantes et les massacrer à coup de batte de baseball au point que les murs sont couverts de sang, et ensuite se glisser sous les draps de l'une d'elle.
Ça passait vers 17h00 un samedi, et ça m'a semblé bien bien plus traumatisant pour un gamin qu'un "fuck" qu'il aurait entendu, ou un bout de sein qu'il aurait vu.
Des émissions de cuisine
Ils ont 2 chaines de cuisine, qui si on fait abstraction de la pub dont je viens de parler, sont assez intéressantes, enfin certaines émissions.
En règle générale, ce sont des femmes, plutôt sexy, qui animent ses émissions : Giada de Laurentis (et son éclatant sourire à 48 dents) pour la cuisine Italienne, la charmante Laura Calder pour la française, Nigella Lawson, etc. On trouve même une rubrique "bitch cooking" présentée par une blondinette court vêtue.
Les chaines ont leur propres émissions de télé-réalité,
aussi débiles que chez nous, avec leur épreuves stupides comme "Faites un plat avec du poisson, du fenouil et des marshmallows" et leur jury de crétins auto-proclamés.
Mais il y a une catégorie propres aux américains, absolument incompréhensible pour nous, c'est ce que j'appelle la "bouffe en masse" et qui est représentée par (entre autres) "Man vs food", disons "l'homme contre la nourriture", dans cette émission un type parcours les USA et s'arrête dans des restos où il tente de manger en entier tel ou tel plat célèbre pour être énorme : un hamburger de la taille d'un pneu et son seau de frites, un gâteau à la cannelle de 5 kilos, etc. Évidemment il peine, les gens l'encouragent en applaudissant, il bouffe comme une vache, et en général cale.
Où est la joie de cuisiner, le plaisir de la dégustation, le partage ? Mystère...
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